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Profil personnel

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Paul Cugnon

Dans la revue du Syndicat d’Initiative

de Forrières en 1986.

Ode à Forrières

Par Léa Lahure et Jules Grandmont

"Allons promener les chèvres"

Livres édités par Paul Cugnon
Un Coin du Luxembourg - Forrieres.png
Ode à mon village natal - Forrières

Dans le soir calme et chaud,

Une paix intense et bienfaisante

Enveloppe mon village assoupi.

La vallée semble ouatée de bonheur.

Un dimanche soir de juillet,

Voici l’heure de l’office ;

L’airain raisonne avec allégresse

Dans l’édifice tout neuf et que j’aime.

Je l’aime surtout parce qu’il contient

Les cloches de mon enfance,

Celles de la vieille église

Meurtrie par la guerre,

Qui a dû s’effacer, non sans regret.

Avec tristesse et reconnaissance,

Je pense à nos ancêtres

Qui dorment non loin du sanctuaire.

Les deux cloches,

Qui alternent leur mi et leur la

Me rappellent tant et tant de choses…

Elles sont aussi les témoins attentifs,

De la vie sans cesse renouvelée

Et qui assure la pérennité du souvenir.

A deux pas de l’église, la Lomme

Roule ses eaux claires et tranquilles

Comme au temps des Celtes et des Romains…

Jadis, les troupeaux nombreux

Venaient s’abreuver chaque jour ;

Les lavandières chantaient des ritournelles,

Au pied du pont des « Battes ».

Souvent, je suis le cours de la rivière,

En méditant sur les époques révolues.

Les jours d’été, je m’en vais aussi

Par les chemins anciens, raboteux,

Ceux de la Chavée, de Rochefort, de Marche,

De Bure, de Neuve-Fontaine, du Ronchy,

Marchant sur le schiste chaud

Que les pluies ont mis à nu.

Replié dans une solitude intérieure,

Je fais un pèlerinage intime

Aux deux Forrières,

Notre-Dame et Saint-Martin,

En pensant à ce qu’ils furent,

En observant ce qu’ils sont toujours.

Je m’arrête devant les vieille croix :

Du « Fond des Vaux », de la Chavée,

Des « P’tits Valets », de la Culée

Et aussi des autres, de-ci de-là

Et prie pour ceux qui ne sont plus.

Je leur garde une pensée fervente,

Recueilli devant nos chapelles :

Celles du Cocher qui domine la vallée,

De Notre-Dame de Lourdes avec sa dévotion,

De Saint-Roch qui rappelle la peste

Et les vicissitudes des siècles passés.

Tant de tribulations et de souffrances

Ont trempé l’âme de nos ancêtres

Qui nous ont donné un bel exemple

De courage, d’abnégation et d’espoir.

Il me semble que tous ces souvenirs,

Si lointains et si proches à la fois,

Donnent à mon village natal

Une dimension sans pareille.

Depuis ma tendre adolescence

Mes  regards se sont toujours portés

Vers les collines dominant Forrières :

Les Ramées, Horsay, le Coray,

Chanty, les Cresses, le Falgeay ;

Elles paraissent à mes yeux

Monter une garde inébranlable

Autour de notre bourgade ;

C’est pourquoi, j’ai toujours cru

A sa prospérité, à son avenir.

« Si nos parents revenaient… »

Me disent souvent des amis,

Ils seraient ravis, j’en suis sûr,

De voir Forrières si grand

Et leurs enfants heureux d’y vivre.

Oui, si nos pères revenaient…

S’ils voyaient le chemin de fer

Inauguré il y plus de cent ans,

A du vingt-cinq à l’heure,

Dans l’essoufflement,

Quelle ne serait pas leur surprise !

Ils n’en croiraient pas leurs yeux,

Mais comprendraient sans peine,

Qu’ils n’ont pas travaillé en vain,

Pour nous procurer plus de bonheur.

Ce bonheur qui doit être celui

D’une communauté comme la nôtre,

Où beaucoup d’espoirs sont encore permis ;

D’une communauté qui constitue

Une grande et belle famille,

Où chacun peut et doit contribuer

Au rapprochement des idées et des hommes.

© 2020 Dock José

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